Nationalisme et patriotisme

Le nationalisme est-il compatible avec le patriotisme ?

Pour comprendre la relation entre deux notions, il faut d'abord connaître leur définition pour savoir de quoi on parle sinon cela ne veut rien dire : si le patriotisme représente quelque chose de particulier dans l'esprit d'une personne et autre chose dans l'esprit d'une autre personne, elles ne peuvent pas se comprendre parce qu'elles ne parlent pas de la même chose. 

L'analyse du sujet demande à ce qu'on voie aussi l'histoire du nationalisme et du patriotisme mais c'est la signification des mots qu'il faut éclaircir avant, donc leur définition.

Définitions du Larousse :

Patriotisme : attachement sentimental à la patrie, volonté de la promouvoir

Nationalisme : 

- Mouvement politique d'individus qui prennent conscience de former une communauté nationale en raison des liens (langue, culture) qui les unissent et qui peuvent vouloir se doter d'un État souverain.

- Théorie politique qui affirme la prédominance de l'intérêt national par rapport aux intérêts des classes et des groupes qui constituent la nation ou par rapport aux autres nations de la communauté internationale.

Déjà, on peut dire que le patriotisme est un sentiment et une volonté alors que le nationnalisme est un mouvement donc une action née bien sûr de la volonté et du sentiment, mais le mot désigne un mouvement et une théorie politique, c'est l'étape ultérieure au sentiment et à la volonté. 

Le patriotisme est important parce que sans identité nationale, sans attachement à la patrie, la personne est un individu qui ne choisit sa nationalité que par rapport à ses besoins, familiaux et/ou économiques ou il ne choisit même pas sa nationalité, cela lui est indifférent. Entre parenthèses, ce n'est pas forcément ces personnes qui voyagent le plus ou qui s'intallent à l'étranger, elles peuvent vivre au même endroit toute leur vie mais elles ne se sentent pas attachées au pays, ce qui les fragilise (les Indiens d'Amérique bien que de redoutables guerriers ont été pris dépourvu par les Européens parce que comme ils étaient des nomades, ils n'étaient pas attachés à la terre).

Puis l'individu commence à s'attacher à un pays, donc à une terre. Et il s'aperçoit qu'il est lié avec d'autres par la langue, la tradition...etc...La suite peut différer en plusieurs formes d'états mais c'est là que peut commencer le mouvement politique qui promeut la patrie et la nation : le nationalisme avec (ou sans) hiérarchisation des intérêts de la nation par rapport à ceux des groupes qui la composent.

Au niveau de la définition, le patriotisme est parfaitement compatible avec le nationalisme, cela va même ensemble, l'un peut être la cause de l'autre sans qu'il y ait un lien obligatoire de causalité, le patriotisme pouvant déboucher sur une autre forme de politique.

Dans l'histoire, le patriotisme a été défini par des philosophes économiques comme un attachement à la terre et à une certaine époque, les patriotes voulaient que l'état soit géré exclusivement par les propriétaires fonciers. Ensuite, la notion d'âme et donc de religion a été introduite et l'Eglise a pu s'unir à l'état et peser dans les décisions collectives. Selon Wikipedia, en France, le patriotisme est à la base du l'union entre l'église  et l'état, jusqu'à donc la fameuse loi de 1905 qui les a séparés.

Marine Le Pen se définit comme une patriote. Je ne la connais ni d'Eve ni d'Adam mais j'imagine que c'est une patriote historique moderne dans le sens où comme les patriotes d'origine, elle est attachée à la terre (même si elle ne préconise pas que la gestion de l'état se fasse par les propriétaires :-) vu qu'il y en a énormément dans le monde d'aujourd'hui) et qu'elle est aussi attachée à la tradition chrétienne (je ne l'imagine pas aller plus que moi à l'église mais même si elle n'a que le mot laïcité à la bouche comme tous les hommes politiques, il me semble qu'elle y est attachée parce que sur sa page Fb officielle, il est dit qu'elle lit la Bible, ce n'est plus très valorisant d'afficher ça, si elle le fait, c'est qu'elle y est vraiment attachée). Ce qui ne veut pas dire qu'elle veut que tout le monde se convertisse au catholicisme :-), tout le monde s'en fout, le catholicisme ne cherche plus à recruter des adhérents depuis très longtemps déjà   :-). Mais elle est attachée à la tradition chrétienne de la France.

Si elle arrive au pouvoir, c'est possible qu'elle veuille préserver les églises et les châteaux (très fortement menacés par la paupérisation des descendants des propriétaires). Je dis que c'est possible mais je n'en sais rien, on va dire que c'est mon souhait parce que mon patriotisme ne s'attache pas à la terre mais à un paysage, un son, un goût et une impression. Je ne suis pas contre les autres traditions, on l'aura compris, je veux simplement préserver le paysage catholique de la France parce que c'est son patrimoine philosophique et il se trouve que j'y suis sensible. 

Toujours du point de vue historique, le nationalisme est défini comme une évidence et c'est vrai : si les hommes politiques ne s'occupent pas de la France, de quel pays s'occupent t'ils ? Mais cette évidence est devenue à la fin du XIXème siècle du chauvinisme et de la xénophobie : "Nous sommes les plus beaux et les forts et les autres n'existent que pour nous servir ou nous valoriser.", dérive non prévisible à l'époque mais qu'on connait aujourd'hui parce qu'on a appris de l'histoire. 

Mais cette dérive ne concerne pas que les partis qui se réclament du nationalisme, cela a existé dans tous les régimes, du fascisme italien aux démocraties parlementaires en passant par le communisme. Et cela a existé partout dans toutes les civilisations parce que le sentiment national a pour caractéristique sa puissance mobilisatrice (on peut lever des armées en faisant appel au sentiment national).

Et cette puissance a besoin de maîtrise parce qu'au nom du nationalisme, on peut faire tout et n'importe quoi, commettre le pire des génocides et c'est ce qui s'est passé surtout au XXème siècle. C'est pour ça qu'on en a une peur toute bleue et on a raison d'avoir peur parce que le sentiment national est puissant et mobilisateur. C'est pour ça que j'en veux aux maires qui ont dit que les Roms harcèlent les Français, c'est une sorte d'appel au sentiment national primaire pour taper sur des pauvres gens  : "Des étrangers viennent jusqu'à chez nous pour nous harceler ? C'est chez nous ! Va t'on se laisser faire ?". Qu'ils se débrouillent avec Bruxelles pour fermer les frontières, ils ne doivent pas faire régler leurs problèmes par la population parce que le peuple a beau être instruit, la foule lynche quand les individus se croient permis, c'est la caractérisque de la foule de tous les temps et dans toutes les sociétés.

Donc, on a peur. Mais la diabolisation du sentiment national est un suicide parce que le nationalisme est aussi le sentiment qui a poussé les colonies à prendre leur indépendance et c'est aussi le nationalisme planétaire qui nous poussera à nous défendre d'une attaque marsienne, cela ne risque pas d'arriver demain mais la planète est loin d'être pacifiée et le danger est d'autant plus présent aujourd'hui que suite à la seconde guerre, pratiquement tous les pays occidentaux sont des sociétés mondialistes et anti-nationalistes, ce qui déconstruit la nation puisqu'il n'y a plus de frontière et facilite le non attachement patriotique des membres de la société issue de l'immigration. Sans compter les croisades anti-haine qui propagent chez les individus la croyance d'être des victimes de la nation (racisme, discrimination, intolérance religieuse...etc...). La politique mondiale actuelle en Occident détruit la nation par peur du nationalisme. C'est la réalité tragique de la France (et d'ailleurs) et c'est bien sûr tragique parce qu'à part pour sa sécu et ses allocs, qu'est-ce qu'on s'en fout de la France. :-) :-) :-) je plaisante. :-) C'est quoi la France ? Quelles sont ses valeurs ? La laïcité telle qu'on l'applique n'est pas une valeur, c'est pas enviable, c'est même eine gros-se connerie, le virus du sida mental qui empêche le sentiment d'enracinement et d'appartenance à une société ; si partout c'est pareil, si les Anglais pensent comme les Français, les Chinois ou les Turcs, pourquoi vivre ici et pas là-bas, où est la différence, toujours à part bien sûr, la sécu et la CAF. :-) :-) :-) je plaisante toujours. :-)

Les classes politique et médiatique actuelles ne sont pas admirées autrement que pour l'image parce qu'à part les photos et les plateaux télé, les hommes politiques ne nous apportent aucun éclairage. Ils utilisent la réputation d'un mot pour casser leurs adversaires, ils assimilent le mot national au pire de l'histoire moderne comme si ce mot ne comportait que cette dimension là, comme s'ils ne connaissaient pas l'histoire de la politique. Les hommes politiques se demandent pourquoi on s'en fout de ce qu'ils font, ils ont leur réponse...mais peut-être que c'est ce qu'ils veulent, si on s'en fout d'eux, ils peuvent faire leur vie. :-) :-) :-)

[Reprise du sujet de la conférence de PH. Ploncard d'Assac à Paris le 12 avril 2014]

avril 2014

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