Le PMSI

Description

 

Sur les factures qu'on adresse à la sécu (pour les particuliers, ce sont les feuilles de soins papiers ou électroniques), le tarif est codifié.

Je vais peut-être dire n'importe quoi parce que je n'étais pas facturière à la clinique mais on s'en fout, c'est juste le principe que je veux montrer.

On va dire que l'acte de diagnostic est désigné par la lettre K, le code KC désigne un acte de chirurgie, la lettre Z désigne la radio et la lettre B désigne les analyses de laboratoires.

Chaque lettre a une valeur en argent. on va dire que le K vaut 2,30 euros.

Une consultation de généraliste, c'est peut-être un K10 avec K = 2.30 euros. 2.30 * 10 = 23 euros, la consultation. Et un acte de chirurgie coté KC100 avec un KC à 4 euros coûterait 4 euros * 100 = 400 euros.

Il est évident que l'acte ne représente pas toute l'intervention. A côté du chirurgien, il y a aussi le médecin anesthésiste et plein d'autres honoraires plus le séjour à la clinique, il ne faut pas croire qu'une intervention chirurgicale ne coûte à la sécu que 400 euros. :-)

Mais deux actes différents peuvent être cotés KC60. La sécu peut savoir ce que les médecins ont fait parce qu'on joint à la facture des "ordonnances" (les médecins signent manuellement chaque acte effectué). 

Le PMSI donne à chaque acte de même nature un code unique. Le système d'informations de la sécu sait si c'est une radio du poumon gauche ou si c'est une radio du poumon droit, faite dans le cadre d'une maladie particulière ou pas, c'est très détaillé. Cela permet de faire toutes sortes de calculs et de projections sur l'avenir. 

Toutes les informations accumulées depuis 1996 donnent aujourd'hui à la sécu la possiblité de savoir très exactement le nombre de malades et les coûts moyens de toutes les maladies connues, ce qui lui permet de prévoir à priori les budgets des années à venir.

Au niveau médical, cela lui a donné la possibilité de comparer les pratiques des médecins par établissement et par région.

Le PMSI permet aussi de relier plusieurs paramètres et je crois me souvenir qu'on peut aussi déterminer les causes des séries, telle maladie peut aboutir à telle autre maladie...etc...la sécu maîtrise tout : finances et statistiques sur la santé.

Critiques

 

Mais les résultats du PMSI ne sont exploitables que si les médecins prennent le temps de formaliser les questions qu'ils se posent à chaque acte. 

A la clinique, cela allait, les médecins étaient assez impliqués. Ils n'avaient pas que ça à faire mais ils répondaient très patiemment à toutes mes questions. C'est moi qui trouvais ça gonflant. :-) Je n'ai pas envie de codifier un truc que je ne maîtrise pas. C'est à chaque médecin de codifier ses actes ou alors il faut prendre quelqu'un comme Florence, une secrétairemédicale instrumentaliste. C'est pour ça que je ne voulais pas le faire, j'avais des placards entiers de dossiers en souffrance.

Mais on ne peut pas se baser sur les résultats du PMSI pour faire de la prévention parce que les secrétaires médicales et les infirmières à qui les médecins ont été obligés de déléguer la codification par manque de temps, peuvent avoir des super connaissances médicales, ce qu'elles font peut donner quelques indications générales mais ne pourra jamais être assez exact pour faire de la prévention. Ce peut expliquer la dérive évidente de la prévention tous azimuts de ces dernières années. C'est devenu n'importe quoi. Si on les écoute, on se vaccinerait nous-mêmes tous les matins et pourquoi pas plusieurs fois par jour, pour se couvrir de toutes les maladies existantes y compris les plus rares. Et vu qu'il existe déjà des seringues pas choquantes, se shooter tous les matins peut très rapidement devenir un geste à faire pour rassurer les autres et rester socialement correct. Il y a un vrai grain de sable dans le système, une vraie anomalie dans la conduite de la prévention.

Mon père avait la tuberculose, une maladie ultra contagieuse par la salive. Il avait sa vaisselle mais ma mère ne stérilisait rien et personne n'a attrapé la tuberculose. J'ai un oncle en Afrique qui vit depuis 40 ans avec la lèpre, il a un ou deux doigts bouffés. Je l'ai vu, je l'ai serré dans mes bras, on a mangé ensemble, on s'est parlés pendant des heures et je n'ai pas attrapé la lèpre. Mes enfatns et moi ne nous sommes jamais rien refilés, ni grippe ni rhume. Si le monde devait devenir aussi douillet, je serais forcément dans le camp des rebelles et des résistants comme dans un film avec John Travolta. :-)

 

Ilustration politiquement limite du PMSI

 

Si notre producteur est un homme d'affaires botaniste, il aura peut-être envie de connaître la combinaison idéale de produits et des ingrédients pour produire des plantes correspondant à la fois aux goûts et au pouvoir d'achat de sa clientèle actuelle ou ciblée tout en tenant compte des risques policiers, de la qualité agricole et de la santé. :-)

Il lui faudra passer la vitesse supérieure en analysant tous les détails de chaque acte de soin apporté à la plante, les classer par catégories et les codifier selon la logique de ce qu'il veut obtenir. Ce qui veut dire qu'il a une idée très claire de ce qu'il veut et qu'il a analysé les besoins dans tous les détails. 

Mais c'est aussi possible qu'en 1996, la sécu a lancé un programme de statistiques tous azimuts juste pour anticiper ses besoins de connaissance future. Peut-être qu'ils sont en train de chercher des orientations pour une bonne utilisation de toute cette masse d'infos. S'ils ont confié ce travail aux comptables et aux contrôleurs de gestion, le chiffre sera porté au rang d'absolu et ce sera la bérézina, on vise l'objectf 0 mort là où ce n'est pas possible d'avoir 0 mort et les médecins, comme les automobilistes, ne pourront plus du tout bouger. ;-)

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