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Le classement des écoles

Le défaut de ce classement n’est pas son existence - il ne peut pas ne pas exister, on évalue forcément les écoles parce qu’on veut le meilleur pour nos enfants -mais les critères d’évaluation ne permettent pas de dégager les vraies caractéristiques d’une bonne école.

Si on compare le nombre de bacheliers produits par deux lycées, tous les bons élève iront forcément dans le lycée détenant le meilleur score et finalement, ce sont les élèves qui font la différence, pas les profs.

Les meilleures écoles du classement sont vraiment les meilleures dans le sens où c’est là où vont les meilleurs élèves. Mais les autres écoles, même si elles produisent moins de diplômés, ne sont pas moins bonnes que les meilleures parce que ce n’est pas parce qu’on est dans une bonne école qu’on aura le bac. Pour obtenir un diplôme, il faut travailler et être capable.

C’est vrai que quand il y a trop de cancres dans une classe, les élèves, même les plus sérieux sont obligés de suivre le mouvement général parce qu’il n’y a rien d’autre à faire. Mais les écoles des quartiers populaires produisent d’excellents diplômés parce que c’est une performance de suivre un cours avec des élèves qui fichent le bordel.

Je ne recommande aucune connerie à faire à l’école. Ce qu’on a fait à ma prof d’Allemand, c’était nul parce qu’elle a eu peur. Cela a fait marrer tout le monde mais elle a vraiment eu la peur de sa vie. Je ne sais absolument pas comment ça a commencé. Et même si je n’étais pas spécialement d’accord (je n’avais rien contre elle), il n’était pas du tout en mon pouvoir d’empêcher les garçons de faire ce qu’ils avaient décidé de faire. Ce n’est pas moi qui en ai eu l’idée, ce n’est pas moi qui ai eu la clé en main mais j’ai assisté à la scène en me marrant comme une baleine, ce qui ne m’a pas empêchée de rester jusqu’au bout pour m’assurer qu’elle avait un moyen de sortir de la salle de cours où on l’avait enfermée. Sourire  La pauvre appelait au secours en faisant de grands signes par la fenêtre Sourire et nous aussi, on lui faisait de grands signes à la porte du collège en hurlant de rire. Sourire Elle a mis quelques temps, 5 bonnes minutes pour s’apercevoir qu’on lui avait glissé la clé sous la porte avant de partir. Je me demande si elle n’était pas allemande ou à moitié allemande. Sourire

C’était une connerie d’ados qui n’avait peut-être rien à voir avec la deuxième guerre mondiale, peut-être qu’elle a dit quelque chose qui n’a pas plu aux garçons de la classe, je n’en ai aucune idée. Et c’est tombé sur elle par hasard et non pas comme par hasard. Sourire Ce n’est pas quelque chose à faire mais l’absence de connerie dans ce genre montre à la fois une meilleure discipline et une trop grande peur de l’avenir. L’école est devenue trop sérieuse. Avec la crise économique, il y a plus de pressions aujourd’hui, ce n’est pas très sympa à vivre pour les ados.

Dans les quartiers populaires, on ne décroche pas forcément le diplôme parce qu’on a forcément quelques loupés mais on acquiert une base solide qui permet de continuer à se cultiver tout au long de notre vie alors que les meilleures écoles doivent être tellement à fond sur la performance que j’y aurais pété des câbles et je serais forcément partie, vaccinée à vie contre le bonheur d’apprendre.

Mais comme le résultat est le seul critère chiffré donc calculable, on est obligé de le garder, il n’y a pas autre chose. Par contre, on doit pondérer le résultat en partageant les responsabilités.

Capacité des profs à traiter avec un public

Il est évident qu'on ne peut rien apprendre du tout si c’est le bordel dans la classe.

J’ai connu une prof à Camille Claudel, la pauvre femme…

Ce n’est pas à cause du collège et ce n’est pas non plus imputable au profil des habitants du quartier parce que c’était les mêmes élèves en Histoire et en Français. Mais en Histoire, les chaises pouvaient même voler, Sourire la prof passait toute l’heure de cours à hurler pour calmer les enfants qui sau-taient partout dans la salle, Sourire c’était pire qu’une gare. La pauvre femme a du finir avec une dépression nerveuse incurable. Sourire

Je ne sais pas ce qu’elle avait comme diplôme mais je n’ai pas besoin de l’avoir eu pour prof pour savoir qu’elle était très calée en Histoire-Géo, c’est sa spécialité. Mais on peut être agrégé, certifié et tout ce qu’on veut et ne pas pouvoir traiter avec un public. On peut savoir, connaître la méthode parce qu’on a reçu des formations mais ce n’est pas parce qu’on a la connaissance intellectuelle de la pédagogie qu’on est pédagogue. Les cours de pédagogie sont bien pour ceux qui ont déjà le potentiel pédagogique, pour les autres, c’est complètement inutile, ils ne sont pas faits pour ça.

François de Closets a dit dans Le bonheur d’apprendre, un livre super chouette sur l’éducation nationale, quelque chose comme  On a tous dans le cœur des profs inoubliables qui nous ont fait aimer leur discipline. En deux ans, je n’avais jamais vu ma prof de Français-Latin lever le ton. Elle pouvait être désagréable mais elle ne criait jamais. De toute façon, on était toujours intéressés et même lorsqu’on ne l’était pas, on respectait.

En Musique, j’avais un prof fou furieux qui voulait absolument nous faire aimer la musique classique. Sourire Une fois, il a pété un câble et il a balancé une table contre le mur. Sourire Mais on n’a pas du tout eu peur, peut-être parce qu’on était certains que jamais il aurait balancé quoique ce soit sur nous, même pas une craie. De mémoire, il a cédé : à la place de Beethoven, il a fini par nous apprendre Le chanteurSourire

Et le pire du pire, c’est le prof de Technologie (Physique-Chimie). Il a attaqué direct sur les atomes et les molécules, je n’ai rien pigé du tout. C’est quoi un atome ? C’est quoi une molécule ? Il nous parlait de noyaux avec des électrons qui tournent autour et des atomes crochus qui ensemble formaient des molécules. Et je ne voyais pas du tout de quoi il parlait…

Mais je me suis rattrapée l’année suivante avec une prof super chouette qui a tout expliqué avant d’entrer dans le vif du sujet. Sourire

Il n’y a pas de solution au problème du classement des écoles. C’est un tort d’en faire un cheval de bataille. A partir où il n’y a pas de problème majeur dans les classes, il n’y a pas besoin d’aller absolument dans les meilleures écoles. Il faut surtout tenir compte de la personnalité de l’enfant. Il y a des enfants qui ne peuvent travailler que dans des ambiances ultra studieuses et d’autres s’épanouissent mieux dans des ambiances plus cools.

Si c’est vrai que les affectations géographiques des profs se font au hasard, c’est plus que probable que chaque école ait un échantillon représentatif, il faudrait vraiment pas de bol pour ne tomber que sur des profs dépressifs. Il y a certainement des écoles où on ne peut vraiment pas apprendre mais moi et mes enfants, on n’en a pas connues...jusqu’à cette année 2011-2012, il paraît que le prof de Maths débute dans le métier, il n’y arrive pas...

Les étudiants qui veulent devenir profs devraient après la licence faire des stages pour décider après s’ils veulent continuer ou pas. Sinon, c’est encore les élèves qui trinquent, c’est eux qui devraient s’intéresser aux cours même quand le cours n’est pas vivant. Mais c’est comme ça partout, dans toutes les écoles. C’est peut-être pour ça que certains parents se barrent dans le privé. 

Info importante : tous ces textes ont été écrits en 2011. Je ne sais plus du tout ce qui se passe à l'éducation nationale aujourd'hui, Océ est grande et travaille depuis plusieurs années. Les choses ont du changer depuis, les choses changent très vite et pas forcément en bien...Parcours Sup bloque l'accès à l'enseignement supérieur à toute une partie de la population (je n'aurais pas pu faire ma licence d'anglais aujourd'hui), c'est une 1ère dans notre histoire, il ne faut pas laisser passer ça parce que c'est très grave....sans compter que l'école prétend aujourd'hui enseigner ce qu'elle ne sait pas (éducateurs pour enfants ou pire depuis plus longtemps...la psychiatrie :-) :-) :-) :-o).

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